Chef d’orchestre en Entreprise

Bien avant de devenir un manager, j’étais un musicien.

Comme tout musicien, j’ai appris à manier mon instrument, la clarinette, puis le cor d’harmonie, puis je suis rentré dans un orchestre. Après quelques années et plusieurs orchestres, je me suis essayé à la direction d’une petite formation.

Ces impressions, ces émotions, je les ai retrouvées quand j’ai géré mes premiers projets en entreprise. Pour ma présentation, aujourd’hui, je voudrais que l’on regarde 3 éléments, 3 comportements de leadership efficaces en entreprise.

La partition, le plan de projet

Imaginons : L’orchestre arrive, prévenu au dernier moment, la veille peut-être. Le chef tape sa baguette sur le pupitre et le trompettiste claque la porte, haletant, déballe son instrument, commence à jouer sa partition pendant que le reste essaye de le rattraper avant de réaliser qu’il n’est pas sur le bon morceau…

La partition est incomplète, des lignes disparaissent de page en page, personne ne s’est préoccupé de savoir si le hautbois peut atteindre le fa grave…

La musique ne marche pas comme ça. Les partitions sont prêtes, distribuée à l’avance, chacun les a travaillées (plus ou moins bien). Le plan stratégique est devant le chef, détaillant tous les accents, les nuances et les rôles de chacun.

Bien sûr, il y a le contre-exemple, l’exception, le Jazz, startup d’innovation de la musique, mais si on y regarde bien, Les startups qui marchent sont toujours structurées un minimum, on ne se marche pas sur les pieds, pas de conflit d’égo intempestif, car l’on sait, en général que ça signifierait la perte de cohésion, la perte de l’investissement initial.

Le chef d’orchestre, le leader

Ne pas rester sur le chemin des musiciens. J’ai appris très vite, devant mon orchestre et devant mes équipes de projets, que je ne pouvais pas jouer leur partition. J’avais la mienne qui m’était propre, avec mes propres nuances et ses silences.

Le chef signale le droit chemin, le montre, l’indique, maintient le cap. Il ne joue pas de musique, il la dirige, il l’influence.

Maintenant, je sais que je ne suis pas la personne qui répond à toutes les questions. J’ai une baguette de direction, j’écoute et je montre le chemin.

Bien sûr, le leader serait bien seul, bien incompris s’il ne connaissait pas les musiciens. Si par habitude, ils ne se comprenaient pas tous d’un seul geste, d’un seul regard. La communication de l’orchestre est permanente, constante. Les relations sont forgées au fur et à mesure des répétitions et des concerts, les équipes se connaissent, l’orchestre évolue et progresse. La trompette sait être discrète quand le violon parle.

La musique, c’est facile.

Un élément me frappe, quand on regarde un concert, tout est facile, la musique progresse, avance, se déroule et lentement peint son image. Souvent, quand on regarde un projet, les participants sont occupés, débordés, absorbés.

La musique a l’air facile, car chaque instrumentiste a passé des années à parfaire son art. Quand j’ai commencé la clarinette, nous devions sortir le chien de la pièce avant que je puisse jouer, il ne cessait de gémir, tel un chien battu.

Tout comme les technologies actuelles, la musique est une pratique de tous les jours à réaliser avec une concentration implacable pendant des années et des années afin d’exprimer mieux qu’avec quelconques mots la palette des émotions humaines.

Je suis convaincu, en musique comme en entreprise, chaque musicien, chaque équipier doit être son propre leader :

• être organisé
• s’effacer devant les autres
• se préparer et s’améliorer en permanence

Chacun peut alors poursuivre un rêve incertain : transformer une vision en réalité.

Note d’info, contexte : Depuis quelque temps, je me suis lancé un nouveau défi : devenir un « Competent communicator » avec Toastmasters. Ci-dessous, vous trouverez donc une transcription du discours #3 présenté lors du « speech marathon » pour la fête de la musique le 21 juin 2014. Sujet : le leadership en tant que manager ou chef de projet en entreprise. Titre : Chef d’orchestre en Entreprise.